27 janvier 2016

Mariupolis ou Godzilla à Mexico

Le nouveau film de Mantas Kvedaravicius au Festival de Berlin.

En temps de guerre, la vie continue. Ce documentaire tourné en mars dernier à Mariupol, une ville ukrainienne d’un demi-million d’habitants, déchirée par des luttes fratricides, et basé sur une réflexion autour d’un poème chilien intitulé « Godzilla en Mexico », est sélectionné dans la section Panorama du Festival de Berlin (du 11 au 21 février).

Retrouvez toutes les informations sur le site de la Berlinale : ici

Dans Mariupolis, Mantas Kvedaravicius filme la guerre comme on ne la voit jamais. D’ailleurs on ne la voit pas dans son film. On voit une ville, Mariupol, et ses habitants, pour qui la vie continue. Mais on la sent, la guerre, hors cadre, absente, présente. On ressent ses menaces avec les personnage que l’on suit. On partage des fragments de leurs vies, parfois distordues par la guerre. Un cordonnier. Sa fille Albina qui va se marier. Une violoniste. Un pêcheur occasionnel. Une troupe de théâtre de la communauté grecque de la ville. On voit des soldats qui attendent, qui patrouillent, qui attendent encore. Seulement quand Albina, toute jeune apprentie journaliste d’une télévision locale, se retrouve sur le lieu d’un bombardement, seulement alors on reconnait les habituelles images de guerre. Mais elles prennent là une toute autre dimension. Concrète. Palpable. Physique. Horrible. Et avec cette horreur, nous devons continuer à vivre.

Mantas Kvedaravicius, anthropologue et réalisateur lituanien, s’était fait remarquer avec son film documentaire Barzakh, co-produit par Aki Kaurismäki, et sélectionné dans de nombreux festivals tels que ceux de Berlin, Busan, San Sebastian et Vienne. Il a remporté plusieurs prix, dont le Prix Amnesty International et le Prix Œcuménique du Jury au Festival de Berlin en 2011.
Durée : 88 min
Co-producteurs : Extimacy Films, Uljana Kim Studio, 435 Films, Twenty Twenty Vision

 

 

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